Ombre de lune
Le vent frais du soir me caresse le cou, touché glacial et abyssal, je redresse mon col,
J’allonge mon pas et ne me retourne pas.
La rue et sombre,la nuit épaisse et mystique.Je ressens les stigmates du froid ,flagellations et contractures sur mon épiderme comme la sentence que ton absence, fruit gâté de mon attraction ascétique, tourné vers l’obscur et l’auto sanction.Mon imagination enivrée par toutes ces pensées mêlées,bousculées dans mon pauvre crâne, mélange d’excitation et d’angoisse.Comment ai-je pu effleurer l’espoir de vivre ton départ autrement que, comme une estocade,quand le sang et la poussière ne font plus qu’un, lorsque que l’œil inquisiteur et quémandeur de grâce se pose sur la frêle épaule de l’homme vêtu de lumière.Pourquoi toujours se placer de sorte que l’allégresse , suive mes pas ,sans au grand jamais, rattraper les miens.J’ai froid ,l’obscurité se fait humide,engourdi je m’active comme dans une mauvaise série B, ou ,la créature aux cheveux de feu trottine frénétiquement ,seul le bruit de ferrure de ses talons perce la nuit ,afin d’échapper a ces formes glauques et malsaines.ombre de lune.Ombre ,fleur de ma sombre fantasmagorie.Te revenir ? Les longs sentiers qui cheminent vers ma pensée sont trop sinueux et jonchés de ronces acérées pour seulement pouvoir caresser cet espoir, je m’entrave dans ma souffrance.J’en suis la…pose tes douces mains sur mes naseaux, tu n’en ressentiras qu’un souffle chaud, humide et rauque, parsemé de rosée de sang, fines perles viscérales.Je me force à croire que tu auras un long manteau de fleurs estivales douces et fragiles comme la chaleur de tes baisers et moi une délivrance tant attendu.Ca y est il pleut. Etrange similitude entre ce temps austère, mon spleen rivé dans ma chair meurtri.Pluie, froide sécrétion lacrymale.Je vire brusquement a droite, je rapproche de ma tanière, ma seule envie, me cacher sous mes draps, linceul de notre amour.Comme la sphaigne, mes chaussettes ont aspirées toute l’eau nécessaire pour parfaire ma froidure.Le quatre, cinq, enfin le sept, la grosse clef à gorge, introduit la petite serrure, seuil de mon intime ressenti, portail vers les cerbères de ma pensée, quitter l’enfer des autres pour me langer dans le mien.La lourde porte claque derrière moi.Je ne veux plus ressortir, le monde tourneras bien sans moi, laissez moi croire que cette nuit durera toute une vie.
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Mer 3 Oct - 12:46