Chapitre III

Chapitre Trois


Le lendemain matin après avoir pris un petit déjeuner, ils se promenèrent en bord de plage.
Il était dix heures et les plages privées commençaient à se remplir.
Damien se rappela que Oscar était encore à l’hôtel et qu’il serait agréable si ils pouvaient se promener tous les trois.
Il était justement sur le point de quitter sa chambre pour aller lui aussi prendre son petit déjeuner avant qu’il ne soit trop tard.
« -Cela nous ferait plaisir si tu te joignez à nous pour une petite promenade, lui dit Damien.
-Avec plaisir. »
Ils marchèrent tous les trois jusqu'à ce que l’heure du repas arrive.
Mais pour une fois ils ne déjeunèrent pas au restaurant de l’hôtel et s’installèrent à la table d’un restaurant avec plage privée.
Les trois amis commandèrent le plat du jour, du loup de mer avec sa garniture de légumes ou de frites.
Leur repas fini, ils s’achetèrent des places sur la plage.
Damien avala une gorgée du cocktail qu’il venait de commander et dit.
« -Je ne pensais pas que tu t’en serait aussi bien sorti hier, le ton était juste, il n’y avait pas de fioriture.
-Au début, je me sentais un peu coupable vis-à-vis de tes parents, mais je me suis dit qu’ils ne me reverraient sûrement pas alors pour une fois ce n’était pas bien méchant.
-Je pensais te remmener les voir bientôt, mais c’es vrai qu’il vaut mieux que se soit eux qui demande que tu reviennes.
-Je me demande quand même si ils se sont doutés de quelque chose ? »
A ce moment là, le téléphone portable de Damien sonna.
« -Allo
-Bonjour, mon chéri, tu vas bien ?
-Bonjour maman, oui ça va
-Tu sais avec ton père nous avons beaucoup apprécié ton ami hier et nous aimerions bien qu’il revienne nous rendre visite.
Peu tu lui transmettre notre invitation si tu le vois ?
-Il est justement à côté de moi, je vais lui dire ça lui fera plaisir, il me parlait justement de vous.
-Bien dans ce cas dis lui que si il souhaite venir cette après midi il est le bienvenu. »
Damien raccrocha.
« -Voilà qui répond à notre question. Donc si tu le souhaites, nous pouvons te conduire chez mes parents, et tu y es le bienvenu.
-Ce sera avec plaisir.
-Dans ce cas, nous allons partir t’emmener et nous repasserons te prendre ce soir pour saluer mes parents. »
Julia qui jusqu’à présent était en train de dormir se réveilla.
« -Ainsi tu déposerais Oscar sans dire bonjour à tes parents ?
-Oui, comme ça Oscar pourra raconter qu’il a pris le taxi et inventer ce qui lui est arrivé dedans. »
Julia se tu, car elle savait maintenant que quand Damien avait en tête des idées telles que celle-là, il valait mieux ne pas essayer de comprendre et attendre le résultat.
Ils se rhabillèrent et déposèrent Oscar en coup de vent.
En se promenant dans une rue, une galerie d’art attira leur intention.
A première vue n’importe quel promeneur pouvait voir qu’il s’agissait d’une galerie d’art contemporain.
De nombreuses œuvres (enfin en étant gentil) étaient simplement des toiles peintes en monochrome de couleur noir ou bleu.
Elles n’étaient que de pales copies de Soulages ou Klein.
Leurs auteurs devaient sans aucun doute être des jeunes cons pensant qu’il suffit de barbouiller une surface avec de ma couleur pour créer une œuvre d’art.
N’importe qui pouvait affirmer même sans être amateur ou spécialiste qu’un coloriage d’enfant a une plus grande valeur artistique que les tableaux ci présents.
Cependant, une toile attira l’attention de Julia et Damien et c’est pour ça qu’ils rentrèrent dans la galerie.
Le tableau représentait un sexe d’homme peint de manière hyperréaliste et portait en dessous la motion « petit pinceau ».
Ce qu’ils ne comprirent pas tout de suite et une voie les fit tressaillir dans son dos.
« -Je sais, il est difficile de comprendre pourquoi il est écrit « petit pinceau ».
Ils se retournèrent et virent un homme habillé dans un style grunge. Sur son tee-shirt qui était presque une loque était écris à la peinture « FUCK LA BRANLETTE INTELLECTUELLE ».
Si il fallait dire ce que ressentit Damien devant cette homme, je dirais que c’est exactement comme quand son père avait vu Oscar pour la première fois.

En effet, dés que l’on dépasser l’apparence vestimentaire on se retrouvait face quelqu’un d’attirant.
Et pourtant Damien ne voulait pas lui casser la mâchoire comme son père avait souhaité le faire à Oscar.
« -Je me présente, Romain.
Je suis le père de la toile que vous regardez, mais pas le prioritaire de ce sexe. »
Il avait parlé de la propriété du sexe le plus naturellement du monde, comme si c’était tout à fait normal de parler d’un pénis de cette façon.
Damien lui serra la main.
« -Enchanté, voici Julia ma fiancée, et moi je suis Damien.
Etes vous l’auteur de ces autres…
-Non, heureusement, je ne suis pas l’auteur des ces croûtes.
Ce qui explique mon tee-shirt, non pas que je me considère comme un grand artiste, mais je sui sûr de valoir plus que tout ces trucs.
-Alors, pourquoi êtes vous exposé avec eux ?
-Parce que c’est malheureusement la seule galerie qui est bien, voulu de moi.
Mais passons à autre chose si vous le voulez bien. »
Romain leur proposa une cigarette qu’ils refusèrent poliment.
Quand il fumait une cigarette il semblait pareil à ces gens célèbres qui sont pris en photo dans des pauses pensives.
« -Le fait d’avoir appelé ce tableau « petit pinceau » est un jeu de mot.
En effet, le mot pénis vient du latin penicullus qui signifie justement petit pinceau.
Le terme petit prend ici une vision comique quand on voit la taille du sexe représenté.
Ensuite, il faut en convenir, le pinceau à une drôle de forme.
Cependant, nous pouvons lui trouver un aspect plus poétique comme celui de « pinceau de la vie » avec lequel on crée des êtres vivants.
-C’est vrai que c’est assez amusant, et votre démarche tient la route. Je dirais même qu’elle est assez Duchampienne, lui dit Julia.
-Je vois que madame s’y connaît en matière d’art.
-Je fais des études d’histoire de l’art et je prépare actuellement ma thèse.
-Alors tout s’explique. »
Romain tira une nouvelle bouffée de sa cigarette et Damien pensait à l’expression prendre une grande bouffée d’air frais qui était plutôt dans le cas présent prendre une grande bouffée d’air empoisonnée.
Julia s’approcha d’une des imitations de Klein.
« -Il faut quand même avoué que ce n’est pas moche. »
En entendant cela Romain manqua de s’étouffer et Damien se disait que sa dernière bouffée était arrivée.
Julia repris.
« -Cette toile ou une autre peut être belle à condition que l’on sache qu’elle est la démarche de l’artiste si toute fois il ‘en a une. »
Romain se remettait progressivement de son étouffement non sans avoir encore quelques petits toussotements.
Il jeta finalement sa cigarette sur le sol de la galerie et l’écrasa, se dirigea vers une sacoche que Julia et Damien n’avaient pas remarquée jusqu'à présent.
Il en sortit une bouteille de vodka déjà à moitié vide et en prit une grande rasade.
Comme il se sentait mieux, il dit.
« -Ainsi, si j’ai bien compris une démarche peut rendre une œuvre belle ?
-Dans une certaine mesure oui amis pas dans tous les cas.
-Par exemple ?
-Journiac
-Ah oui Journiac
-Comment peut-on rendre intéressant le fait de s’ouvrir les veines et de faire du boudin avec et ensuite de le distribuer comme une hostie avec pour prétexte de faire une critique de la religion ? »
A ce moment là deux touristes, visiblement des anglais ou bien des hollandais entrèrent et le gérant qu’ils n’avaient pas vu jusque ici sortit de l’arrière boutique.
L’homme ressemblait à ce que pouvait ressemblai un gérant de galerie d’art contemporain.
Il était grand et élégamment vêtu, les cheveux remplis avec tout un pot de gel et sourire commercial orné de dents d’une blancheur irréel.
Il s’enquit de ce que ses visiteurs souhaitaient, ils souhaitaient acheter une des copies de Klein.
Le premier des deux touristes sortit une liasse de billets d’un porte feuille en cuir noir.
Damien remarqua qu’il portait des gants également en cuir noir.
Il enleva ses gants pour serrer la main du gérant visiblement ravi de cette affaire.
Les deux touristes sortirent et le gérant alla décrocher le tableau pour le mettre dans l’arrière boutique.
« -Il y’a des gens pour acheter ça ? s’étonna Damien.
-Et il y’en aura toujours repris Romain, tant que les bourges existeront.
Et comme certains sont moins riches que d’autres et n’ont pas les moyens de se payer un Kandinsky ils achètent ces toiles dans l’espoir que dans quelques années ils auront pris de la valeur.
-Si vous créditez si peu à ce système pourquoi proposer vos œuvres à des galeries ? Demanda Julia.
-Eh bien, premièrement parce que le gérant de cette galerie est mon frère. »
Ils le regardèrent, ayant du mal à croire ce qu’ils venaient d’entendre.
« -Ce n’est pas tout, je suis également l’auteur des toiles que vous voyez dans cette pièce.
-Pourquoi faites vous cela ? s’exclama Julia.
-Nous voulions avec mon frère voir jusqu’ou pouvait aller les amateurs fortunés.
Cependant tout ce que nous gagnons n’est pas dépensé inutilement, car nous essayons de monter une sorte d’atelier où nous accueillons des artistes ayant besoin d’aide.
Ainsi, nous essayons d’aider de vrais artistes et non des barbouilleurs. »
Julia et Damien étaient de plus en plus surpris par ce qu’ils entendaient.
Julia se dit qu Romain avait le même genre d’idées qui à première vue paraissent irréalisables mais qui le sont finalement.
Damien serra la main de Romain.
« -Bravo pour ce que vous faites, je fais moi aussi ce que je peux pour aider ceux qui le méritent, sauf que vous et votre frère vous en faites plus.
-Je vous demanderai de cependant garder secret ce que je viens de vous dire, sinon mes projets et ceux de mon frère seraient fort compromis.
-Bien entendu, cela va sans dire. »
Le frère de Romain sortit de l’arrière boutique, mais il donnait cette fois une autre impression

Sa chemise était déboutonnée et son sourire commercial avait fait place à un sourire vrai et sincère, en revanche ses dents restaient toujours aussi blanches.
Il s’approcha donc en souriant de Julia et Damien.
« -Enchanté de faire votre connaissance. Excusez moi juste un instant le temps que je ferme la galerie. »
Damien parcoura l’ensemble des toiles avec un air amusé et il se dit que lui aussi aimerait bien barbouillé des tableaux avec un pot de peinture.
« -Je me présente, Thomas. Vous voulez nous acheter une toile ? »
Thomas rie de bon cœur et les autres en firent autant.
Damien repensa soudainement à Oscar, cette rencontre avec Romain et Thomas pourrait sans doute li permettre de prendre un nouveau départ.
« -J’aimerais vous demander quelque chose ?
Avec Julia nous avons un ami peintre qui n’a jamais trouvé de galerie et pourtant il mériterait fort d’en avoir une.
-Que peint-il comme toiles ?
-Des paysages et scènes en tout genre dans lesquelles ressort une forte impression expressionniste. »
Thomas réfléchit quelques secondes.
« -Hum, oui je crois que nous pouvons faire quelque chose, nous pouvons même l’exposé dans la galerie.
Il faudrait que l’on voie ses toiles et que nous réfléchissions à une exposition particulière.
-Ce serait fantastique et notre ami en serait très heureux, même si il cherchera à s’excuser.
-Présentez le nous dés que vous pouvez, est-ce que demain vous conviendrez.
-En ce qui nous concerne Julia et moi, il n’y a pas de problème. Nous lui en parlerons ce soir. »
Ils se saluèrent et partirent rejoindre Oscar chez les parents de Damien.
Quand ils arrivèrent ils les accueillirent à bras ouverts, et Alphonse semblait ne plus avoir de réticences vis-à-vis de Julia et Damien en éprouva un grand soulagement.
« -Alors les enfants vous avez passé une bonne journée ? »
Il arborait le plus grand sourire qu’il eut jamais fait.
« -Oui je te remercie, nous sommes allez dans une galerie d’art ou nous avons rencontré des gens tout à fait charmants.
-Eh bien, tant mieux venez nous vous avons avec l’aide d’oscar préparé un repas dont vous me direz des nouvelles. »
Le repas se déroula dans la joie et la bonne humeur.
Quand ils furent en voiture, Damien raconta à Oscar la rencontre qu’ils avaient faite dans la journée.
Oscar balbutia ne sachant que répondre et Damien pris cela pour un oui.
Avant de se séparer et de rejoindre leurs chambres respectives Oscar leur dit merci, et ce remerciement n’était pas de un de ceux qu’il est facile de faire dans les situations qui nous arrangent.
Les amis s’endormirent paisiblement et Oscar rêva de ses toiles accrochées aux murs d’une galerie et un public qui le félicitait pour son travail.
Il voulait y croire de toutes ses forces même si par moments son côté pessimiste reprenait le dessus en cours de rêve.
Pendant le petit déjeuner Oscar confirma qu’il était intéressé par la proposition qu’ils lui avaient faite la veille.
« -matiere non comestible qui pue, dit soudainement Damien, nous avons complètement oublié de convenir d’un horaire pour notre rendez-vous.
-Ah ce n’est pas grave les rassura Oscar, ça peut arriver à tout le monde ce genre de choses.
-C’est bon ce n’est pas la peine de s’inquiéter dit Julia. Dès que nous aurons fini notre petit déjeuner, nous irons à la galerie. »
Oscar et Damien approuvèrent sa proposition et il fut comme convenu.
En rentrant dans la voiture Damien se plaignit d’un violent mal de crâne.